Sidney Unwin
Le sergent Sidney Joseph Unwin était un éminent guide de montagne habitant la ville de Banff, en Alberta. Il a servi à la fois pendant la Seconde Guerre des Boers et la Première Guerre mondiale.
Né et élevé à Londres, en Angleterre, Unwin participe à laSeconde Guerre des Boers (1899-1902) comme artilleur avec les volontaires impériaux de la ville de Londres, un corps britannique réuni en 1900. Il arrive à Banff, en Alberta au tournant du siècle et s’épanouit dans les montagnes Rocheuses canadiennes. Grâce à son équitation remarquable et ses vastes connaissances du plein air, il devient un membre apprécié et bien intégré de la communauté montagnarde et il fonde sa propre entreprise de guide et de pourvoirie. Il se lie d'amitié avec la célèbre naturaliste et exploratrice Mary Schaffer et l'accompagne, elle et Molly Adams, lors de leur exploration du lac Maligne dans le parc national Jasper de 1907 à 1908 .
Unwin s'enrôle peu après la déclaration de la Première Guerre mondiale et confie son entreprise à sa sœur Ethel. Il est affecté à la 22e batterie de la 6e brigade d'obusiers de l'artillerie de campagne canadienne et arrive sur le front ouest au printemps 1916 après être promu au grade de sergent.
À partir du jour de l'An 1917, Unwin documente sa vie au front dans un journal qui est précieusement conservé par le Whyte Museum of the Canadian Rockies. Il retranscrit beaucoup de détails concernant la guerre et compose de nombreux poèmes et chansons sur le thème de la guerre.
Comme des milliers de soldats canadiens qui ont combattu pendant la Première Guerre mondiale, Unwin participe à la bataille de la crête de Vimy. À la veille de la bataille, il sent que le Corps expéditionnaire canadien est au bord de la gloire et écrit « Le dimanche de Pâques. C'est la veille de grands événements pour les Canadiens. Énormes quantités de soldats partout. Beaucoup de chars d'assaut montent. » Ses entrées de journal suivantes témoignent de l'épuisement, de la fatigue et des pertes engendrées par les combats. Le 9 avril 1917, « La grande bataille [de la crête de Vimy] commence. Nous avançons [et] faisons beaucoup de prisonniers » et trois jours plus tard, « je suis allé à un nouveau poste […] une journée terrible, comme un terrible cauchemar. Perdu plusieurs chevaux, beaucoup d'hommes morts qui traînent. » Néanmoins, il s'en sort vivant.
Un mois plus tard, Unwin est toujours dans le secteur de la crête de Vimy. Un jour, sous des tirs d'obus, il ordonne aux hommes sous son commandement de battre en retraite car la situation est trop dangereuse, le laissant seul pour repousser toute une batterie d'artillerie. Il charge des munitions et riposte pendant que ses hommes attendent dans leurs abris en toute sécurité. Bien qu'il obtiendra plus tard la Médaille militaire pour la bravoure dont il fait preuve, Unwin subit de graves blessures à la tête, au visage et au bras droit. Il écrit dans son journal : « J'ai été grièvement blessé à 18 heures […] Je ne me souviens de rien jusqu'au lendemain matin. » Lorsqu'il se réveille au poste d'évacuation des victimes de la ville de Barlin, il découvre que son bras droit a été amputé. Il est envoyé à l'hôpital stationnaire n°13 de Boulogne où il reçoit d'autres soins et est transféré dans un autre hôpital militaire, cette fois à Leeds, en Angleterre.
Malgré ses blessures, Unwin fait ce qu'il peut pour garder le moral. Sa mère (qui vit toujours à Londres), sa sœur Edith et quelques-uns de ses anciens amis lui rendent visite à l'hôpital. Pendant sa convalescence, il s'occupe comme il le peut, assistant à des concerts, se promenant, prenant le thé avec les habitants, explorant la ville de Leeds, ou encore en allant à quelques projections de cinéma. Pourtant, son état se détériore rapidement et il devient l'un des innombrables soldats qui ne sont jamais rentrés chez eux. Il décède le 29 juin 1917 et est enterré au cimetière de Southgate à Middlesex, en Angleterre.
Pour immortaliser son sacrifice, le nom de Sidney Unwin est inscrit sur le monument commémoratif de guerre de Banff. Mary Schaffer a baptisé le mont Unwin (3260 m), situé dans le parc national de Jasper près de la vallée du lac Maligne en souvenir de son ami passionné de plein air et a conçu un vitrail dans l'église anglicane St. George's-in-the-Pines à Banff.
Le journal de guerre d'Unwin a récemment été numérisé. Pour en lire une partie, consultezle Musée Whyte des Rocheuses canadiennes.
L'articleLes Canadiens pendant la seconde guerre des Boersde Valour Canada contient plus d'informations sur le rôle des Canadiens pendant la guerre des Boers.
Photo principale: (À gauche) Sidney Unwin sur les rives de la rivière Ashnola (C.-B.), profitant des grands espaces. (À droite) Unwin photographié dans son uniforme militaire à Londres. (Crédit : Musée Whyte des Rocheuses)
Sources:
Ensing, Nicole. "Remembering Sid Unwin.”The Cairn 1, n°2 (2018).
« UNWIN, SIDNEY JOSEPH. » Bibliothèque et Archives Canada, Soldats de la Première Guerre mondiale : 1914-1918, RG 150, boîte 9873-33, 621543.
Unwin, Sidney. « Journal de la Première Guerre mondiale ». Archives et bibliothèque, Whyte Museum of the Canadian Rockies, Fonds Sid Unwin, M31/A/3.
Anciens Combattants Canada. « Mémorial virtuel de guerre du Canada, à la mémoire du sergent Sidney Joseph Unwin. » Dernière modification le 7 avril 2021. Sidney Joseph Unwin – Le Monument commémoratif de guerre virtuel canadien – Anciens Combattants Canada.
Musée Whyte des Rocheuses canadiennes. "Sid Unwin - Première Guerre mondiale." Dernière modification le 21 mai 2011. Sid Unwin – Première Guerre mondiale (whytemuseum.blogspot.com)