Assassinat de McGee
L'assassinat inattendu de Thomas D'Arcy McGee, l'un des pères de la Confédération, a choqué une nation et inspiré une réforme de l'entraînement militaire et de la sécurité au Canada.
Né en Irlande en 1825, McGee subit la domination coloniale britannique sur son pays. Comme des millions d'autres Irlandais, McGee quitte l'Irlande en quête d'une vie meilleure de l'autre côté de l'océan Atlantique. À l'âge de 17 ans, McGee s'installe à Boston où il acquérit la notoriété d’être un avocat et écrivain passionné qui s'oppose à la domination britannique de l'Irlande. Le sentiment hostile des Américains envers la Grande-Bretagne et leur amour partagé pour la liberté accentuent les opinions anti-britanniques de McGee et élèvent la portée de ses écrits. Ainsi, il commence à accroître ses relations politiques.
McGee retourne en Irlande en 1845 au début de la Grande Famine. Là-bas, les McGee radicalisés dirigent un bras de la révolution d'indépendance irlandaise qui a l'intention de renverser leurs dirigeants britanniques. La révolution n'obtient pas suffisamment de soutien et, alors que les conditions empirent, McGee s'enfuit en Amérique pour échapper à son arrestation. Il réintégre rapidement une importante communauté d'immigrants irlandais dont beaucoup viennent d'échapper à la famine qui ravage l'Irlande.
Entre-temps, McGee se marie et au fur et à mesure que naissent ses enfants, sa fougue révolutionnaire se dissipe. En visitant le Canada, McGee est convaincu que le pays à plus de possibilités à offrir aux groupes marginalisés comme les immigrants irlandais dont il fait part. En 1857, il déménage à Montréal et entame une vie de service public en tant que représentant à l'Assemblée législative du Canada.
McGee devient de plus en plus conservateur, à la fois dans ses écrits et sa politique. Peut-être que vivre au Canada qui, contrairement aux États-Unis est un sujet satisfait du Commonwealth britannique, atténue l'animosité de McGee. Il ne prône plus la rébellion violente, mais la loyauté envers la Couronne, se distanciant de la communauté irlandaise qui soutient toujours l'indépendance irlandaise.
En 1866, McGee condamne avec véhémence les raids des Fenians. Les Fenians sont un groupe d'Américains Irlandais qui cherchent à prendre le contrôle du Canada pour l'utiliser comme pion et l'échanger contre la liberté de l'Irlande auprès des Britanniques (Pour plus d'informations, voir notre article "Fenian Raid"). Même si les Fenians défendent plusieurs valeurs que McGee exhibait alors qu'il vivait aux États-Unis, il ne pouvait plus supporter leurs gestes devenus dangereux. Or, les Fenians américains et canadiens considérent la condamnation de McGee comme une profonde trahison et, malheureusement, son changement de camp lui vaut de nouveaux ennemis puissants.
En 1868, McGee est assassiné devant sa maison d'Ottawa alors qu'il revient de la Chambre des communes. Même s'il maintient son innocence tout au long du procès, le catholique irlandais Patrick James Whelan est reconnu coupable par un jury entièrement protestant et pendu pour le meurtre. Il n'a jamais été prouvé que Whelan était un fenian.
McGee a marqué les mémoires pour le soutien qu'il a apporté à la Confédération canadienne et aux droits des minorités et pour cela ses funérailles ont attiré des milliers de personnes. Son meurtre a inspiré la création de gardes du corps pour les politiciens et la police fédérale pour garder les édifices du Parlement.
Le « Ottawa Citizen »Quinze histoires canadiennes : L'assassinat de Thomas D'Arcy McGee” offre un compte rendu détaillé de l'événement et du contexte politique dans lequel il s'est produit.
Photo principale: Procession funéraire de feu l'honorable Thomas D'Arcy McGee (Crédit : Bibliothèque et Archives Canada, Mikan #3193318).