La guerre de 1812
La guerre de 1812 est considérée comme un événement majeur de l'histoire militaire canadienne. Bien qu'il se termine par un retour au statu quo, le conflit de trois ans montre que les Canadiens (c'est-à-dire les sujets britanniques du Haut-Canada et du Bas-Canada) se voient comme différents des Américains et ne souhaitent pas être assimilés.
Pendant les premières décennies du XIXe siècle, les hostilités entre les États-Unis d'Amérique (États-Unis) et la Grande-Bretagne se multiplient, notamment à propos du commerce maritime et des actions de la Royal Navy. Les Américains ont fait valoir que les Britanniques violaient les lois sur la navigation et forçaient illégalement les marins américains à rejoindre la Royal Navy. Les Premières Nations étaient un autre point de discorde. Les Américains étaient convaincus que le rapprochement des relations entre les Britanniques et les Premières Nations mettraient un terme à l'expansion américaine dans les territoires autochtones à l'ouest des Appalaches.
Le 18 juin 1812, le président américain James Madison déclare la guerre à l'Empire britannique. La Grande-Bretagne étant de l'autre côté de l'océan Atlantique, les Américains se tournent vers les colonies britanniques du Haut et du Bas-Canada et conçoivent un plan d'invasion. Madison espérait qu'en annexant le Canada, il s'assurerait un accès plus fiable aux Grands Lacs et au fleuve Saint-Laurent, facilitant ainsi un plus grand contrôle des échanges de marchandises en provenance et à destination de l'Europe. La Grande-Bretagne est préoccupée par cette déclaration de guerre mais elle est trop absorbée par les guerres napoléoniennes qui font rage sur le Vieux Continent pour ménager de l'attention ou des renforts à ses colonies nord-américaines. Pour cette raison, les Américains supposent que l'invasion et la prise de contrôle du Canada seraient rapides et faciles.
Les troupes américaines arrivent à la frontière le 12 juillet 1812 et sont prêtes à mettre en œuvre leur plan d'invasion. Elles ne sont cependant pas préparées à la réponse audacieuse et fougueuse duMajor-général Isaac Brocket leur première tentative d'invasion échoue. Les attaquants constatent que les colons britanniques du Haut-Canada ne sont pas favorables à l'assimilation américaine et sont prêts à défendre leurs terres.
Les combats se déroulent dans sept théâtres de guerre, dont quatre le long de la frontière canado-américaine. La prise de Fort Detroit est la première grande victoire britannique. Elle est suivie par labataille de Queenston Heights (1812), la bataille de Stoney Creek (1812), la bataille de Châteauguay (1813) et bien d'autres. Entremêlés au récit des batailles se trouvent des personnages tels que Brock ou Laura Secord dont la bravoure et l'intrépidité sont gravés dans la mémoire collective canadienne.
Au début de la guerre, les Premières Nations, guidées par Tecumseh, s'allient avec les Britanniques en échange de promesses de terres futures. Ce soutien s'avère indispensable à de nombreuses reprises.
Le traité de Gand, signé en 1815, met fin à la guerre de 1812 et rétablit le statu quo d'avant-guerre. Les historiens pensent que l'invasion a échoué principalement parce que Kingston et Montréal, deux villes navales très importantes à l'époque, n'ont jamais été prises.
Bien que les relations américano-britanniques se soient maintenues pacifiquement jusqu'à nos jours, à la fin du conflit et dans l'anticipation d'un futur incertain, les deux côtés se sont préparés à la possibilité d'une guerre éventuelle en entreprenant des projets de fortifications. Au Canada, cela comprenait, entre autre, la construction du canal Rideau. Achevé en 1832, il devait servir de voie navigable alternative au cas où les Américains s'empareraient du fleuve Saint-Laurent.
L'une des répercussions de la guerre a été l'émergence du mythe de la milice – la fausse croyance que le Canada pourrait être protégé exclusivement par ses citoyens. On estimait qu'une armée professionnelle n'était pas utile et indispensable sachant que l'invasion américaine avait été repoussée sans le renfort de troupes britanniques. Dans l'esprit populaire, la vaillante milice suffisait pour défendre notre frontière. Cette perspective n'a changé que des décennies plus tard.
Pour en apprendre plus sur la guerre de 1812, lisez cet article par l'Encyclopédie canadienne ou consultez les Archives de l'Ontario Exposition numérique.
Photo principale: Brock et Tecumseh regardent Fort Detroit. (Crédit : Wikimedia Commons)
Sources:
Benn, Carl. La guerre de 1812. Oxford : Taylor & Francis Group, 2003.
Eustache, Nicole. 1812: War and the Passions of Patriotism. Philadelphia : University of Pennsylvania Press, 2012.
Granatstein, JL Canada’s Army: Waging War and Keeping the Peace. 2e ed. Toronto : Toronto University Press, 2011.
Hickey, Donald R. The War of 1812: A Short History. Chicago : University of Illinois Press, 2012.
Naworynski, PJ, and others, dir. Canada: The Story of Us, episode 3, “War of Independence”. CBC. Guerre d'Indépendance | Canada : L'histoire de nous, épisode complet 3 – YouTube