
Louis Riel
Louis Riel est né le 22 octobre 1844 dans la colonie de la rivière Rouge, une communauté à prédominance métisse située dans ce qu'on appelle aujourd'hui la province du Manitoba. Étudiant doué, Riel fut choisi à 13 ans pour la prêtrise et envoyé à Montréal pour ses études, mais le jeune Louis abandonna la candidature à la prêtrise en 1865 après la mort de son père. Pour aggraver les choses, les fiançailles de Riel avec sa fiancée, Marie-Julie-Guernon, ont été annulées après que ses parents ont découvert ses racines métisses. En 1868, Riel retourne au chalet de sa mère, dans la colonie de la rivière Rouge.
Une fois arrivé chez sa mère, il observe les troubles grandissants entre les colons métis et anglophones. Ces tensions ont été en partie provoquées par les négociations de la Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH) qui visaient à vendre la Terre de Rupert, une vaste étendue de territoire qui comprenait la colonie de la rivière Rouge, au Dominion du Canada. Les négociations n'incluaient aucun représentant du peuple métis, qui était mécontent que le sort de leur maison soit décidé sans leur contribution. Des arpenteurs ont été envoyés dans la région avant même que la vente ne soit finalisée, ce qui a accru l'agitation alors que les arpenteurs mettaient en œuvre un système de quadrillage qui recoupait les lots métis existants.
Riel et la résistance/rébellion de la rivière Rouge
En réponse, la communauté métisse de Rivière-Rouge a fondé le Comité national des Métis, Riel a été élu secrétaire, puis plus tard, il a présidé le groupe. La Résistance/Rébellion de la rivière Rouge avait commencé. Le comité perturba le travail des arpenteurs et, le 2 novembre 1869, empêcha le nouveau lieutenant-gouverneur non bilingue, William McDougall, d'entrer dans la région par la frontière américaine. Le même jour, un groupe de Métis dirigé par Riel s'empare de Fort Garry (aujourd'hui Winnipeg) à la CBH. Non seulement ce fut le premier acte physique de résistance au transfert de la Terre de Rupert, mais cela fit de Riel un leader et un activiste métis. Au début de décembre 1869, le Comité se transforma en un gouvernement provisoire qui rejeta l'autorité du Canada sur la Terre de Rupert.
Le gouvernement provisoire sous Riel a rédigé une « Liste des droits » pour assurer la protection continue des droits des Métis vivant dans la région. Ils envoyèrent des délégués à Ottawa pour négocier les conditions de l'entrée de la Terre de Rupert au Canada en mars 1870 et un consensus fut atteint avec l'adoption de la loi.Loi sur le Manitobabasé sur la liste des droits des Métis. Le projet de loi établissait la province bilingue du Manitoba et comprenait des dispositions visant à protéger les droits fonciers et linguistiques des Métis.
Cependant, entre-temps, le gouvernement provisoire se heurte à une contre-résistance de la part du « Parti canadien », un groupe d'anglophones autorisés par McDougall à recourir à la force armée contre l'organisation de Riel. Le 17 février 1869, un groupe de 48 hommes du Parti canadien fut intercepté et arrêté par les hommes de Riel près de Fort Garry. Riel a condamné à mort l'un de ces hommes, un arpenteur protestant nommé Thomas Scott. Après l'exécution de Scott par un peloton d'exécution métis le 4 mars, une expédition militaire canadienne est envoyée sur la rivière Rouge. Même si l'expédition était destinée à superviser les négociations de paix, certains membres de la milice protestante voulaient se venger de la mort de Scott et, craignant d'être arrêté ou assassiné, Riel s'enfuit aux États-Unis en 1873.
Riel et la Résistance/Rébellion du Nord-Ouest
Au cours de son exil au début de 1885, Riel reçut la visite d'un groupe d'hommes métis du nord de la Saskatchewan, où de nombreux Métis s'étaient installés après les événements de 1869. Les communautés métisses de cette région avaient repris pendant un certain temps leur mode de vie traditionnel, mais un nouvel afflux de colons perturbé l'accord foncier entre les Métis de Batoche et le gouvernement canadien. Les hommes étaient arrivés pour demander à Riel de revenir au Canada et de les aider à lutter contre le gouvernement. Riel accepta avec enthousiasme. Il les aida à créer une « Déclaration révolutionnaire des droits » et, après s'être emparé d'une église paroissiale à Batoche, Louis Riel dirigea de nouveau un gouvernement provisoire. Le 21 mars 1885, Riel ordonna la prise du fort Carlton, marquant le début des batailles de la Résistance du Nord-Ouest (également connue sous le nom de Rébellion du Nord-Ouest). Après deux mois de combats, les forces métisses sont vaincues par la milice canadienne à Batoche le 12 mai. Riel fut par la suite accusé de trahison, condamné à mort et pendu le 16 novembre 1885.
L'héritage de Riel est complexe et controversé. Il est célébré par beaucoup comme un héros et un champion des droits et de la culture des Métis, et ses actions sont considérées comme une étape importante dans l'histoire de la démocratie et de la justice politique au Canada. Cependant, son rôle dans la Résistance/Rébellion du Nord-Ouest et l'exécution controversée de Thomas Scott ont été fortement critiqués. En 1992, le gouvernement canadien a officiellement reconnu Riel comme l'un des fondateurs du Manitoba et une figure clé de l'histoire du peuple métis. Riel fait l'objet de nombreux livres, films et œuvres d'art, et son image a été utilisée pour représenter un large éventail de causes politiques et sociales. Son histoire constitue un puissant rappel de la relation complexe et souvent tendue entre les peuples autochtones et le gouvernement canadien.

Louis Riel s'adressant au jury lors de son procès pour trahison, juillet 1885. (Crédit : Bibliothèque et Archives Canada, M#3192595)
Liens supplémentaires :
Pour plus d'informations sur la vie et l'héritage de Louis Riel, consultez leSite du gouvernement du Manitoba, ou visionnez des extraits illustrés de la vie de Riel dansChester Brown'sLouis Riel : une biographie en bande dessinée.
- Site d'information sur la Journée Louis Riel du gouvernement du Manitoba :https://www.gov.mb.ca/chc/louis_riel/index.html
- Chester Brown'sLouis Riel : une biographie en bande dessinée:https://www.famous-trials.com/louisriel/845-comics
Images:
Photo principale: Louis Riel (au centre) et les conseillers du gouvernement provisoire de la nation métisse, juin 1870. (Crédit : Bibliothèque et Archives Canada, M#3194516).
Sources:
Braz, Albert.Le faux traître : Louis Riel dans la culture canadienne.Toronto : Presses de l'Université de Toronto, 2003.
Brun, Chester.Louis Riel: une biographie en bande dessinée.Montréal : Tiré et Trimestriel, 2010.
Doyle, David.Louis Riel : Que justice soit rendue.Vancouver : Ronsdale Press, 2017.
Eh bien, Gerhard.De la patrie à l'arrière-pays : les mondes changeants des Métis de la rivière Rouge au XIXe siècle.Toronto : Presses de l'Université de Toronto, 1996.
Stewart, Sharon.Louis Riel : Tison.Dundurn : Dundurn Press, 2007.