
Le Buffalo Neuf
9 août 1974 : neuf membres des Forces canadiennes sont tués lorsque leur avion de transport est abattu par des missiles sol-air lancés depuis la Syrie. Ce fut, et continue d'être, la plus grande perte de vies canadiennes dans l'histoire du maintien de la paix de notre pays.
Le vol 51 de l'ONU, décollant de Beyrouth, au Liban, vers Damas, en Syrie, effectuait une mission de ravitaillement de routine. À bord du CC-115 Buffalo se trouvaient 5 membres d’équipage et 4 passagers militaires. Tous les avions participant à de telles missions avaient des couloirs de vol très spécifiques dans lesquels ils devaient voler – rien n’indique que ce vol était différent. En effet, le cockpit avait reçu la confirmation du contrôle aérien syrien qu'ils pouvaient pénétrer dans l'espace aérien syrien.
Cependant, peu de temps après, un missile sol-air (SAM) a frappé la queue du Buffalo. Avec de la fumée s'échappant du fuselage, le Buffalo 461 est tombé dans une descente contrôlée. Entre les mains d’un pilote expérimenté, l’avion aurait très bien pu réussir son atterrissage en catastrophe, sauvant ainsi la vie des personnes à bord.
Mais les pilotes n'ont jamais eu de chance. Quelques minutes plus tard, après que l'avion soit tombé d'environ 5 000 pieds, deux autres missiles ont été tirés sur lui. L'un a touché l'aile gauche et l'autre la cabine principale, détruisant l'avion et tuant tous ceux à bord.
Au cours de l’enquête, l’ONU n’a été confrontée qu’à l’ingérence du gouvernement syrien et les enquêteurs n’ont pas été en mesure de déterminer si les forces de défense aérienne syriennes ont commis cet acte délibérément ou non. Avec des tensions élevées à la frontière avec Israël, les opérateurs du SAM ont peut-être confondu le Buffalo avec un avion ennemi : à peu près au même moment, un F-4 Phantom israélien était entré dans l'espace aérien du Liban voisin, mettant peut-être les forces syriennes en état d'alerte. D’un autre côté, les forces syriennes pourraient bien l’avoir fait délibérément pour attirer l’attention sur les survols israéliens de l’espace aérien syrien.
Heureusement pour les enquêteurs, un employé de l'ambassade des États-Unis avait été témoin de tout l'événement, y compris du lancement du projectile. Cependant, à ce jour, le gouvernement syrien refuse toute responsabilité dans l’attaque du 9 août 1974.
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Au cours des décennies qui ont suivi, plusieurs efforts ont été déployés pour commémorer l'équipage et les passagers du Buffalo 461. Calgary, en Alberta, abrite Buffalo Park, où les 9 membres du personnel sont commémorés autour d'une vieille hélice Buffalo. En Ontario (Hamilton), leMusée du patrimoine des avions de guerre canadienspossède un Buffalo soudanais restauré, repeint aux couleurs du Buffalo 461 le jour où il a été abattu. Le gouvernement canadien a également déclaré le 9 août Journée nationale des Casques bleus.
Les « Buffalo 9 », comme on appelle désormais l’équipage et les passagers, sont les suivants :
Capitaine George Gary Foster (pilote)
Capitaine Keith Mirau (premier officier)
Capitaine Robert Wicks (Navigateur)
Caporal-chef Ronald Spencer (mécanicien navigant)
Caporal Bruce Stringer (Chargeur)
Adjum Gaston Landry
Adjum Cyril Korejwo
Caporal Michael Simpson
Caporal Morris Kennington
Pour un article exceptionnel décrivant les circonstances et les suites de la tragédie « Buffalo Nine », voirPoste des Ailes d'époque du Canada.
Pour en savoir plus sur les efforts de maintien de la paix du Canada en Syrie, consultez leAnciens Combattants Canada site.
Photo principale: Le Buffalo restauré du CWHM aux couleurs du 461 (Crédit :buffalo461.ca).