La poche de Falaise
Deux mois après le débarquement en Normandie, les armées alliées occupent une bande de terre assez étroite à l'ouest de Caen, en France. Le principal obstacle à la progression vers l'est est la 7e armée allemande, regroupée au sud de la ville de Falaise. Isolés du reste de leur armée, les Allemands cherchent désespérément à regagner leurs lignes. Avec les Américains au sud, les Britanniques à l'ouest et les Canadiens au nord, les Allemands doivent sortir s'ils ne veulent pas être encerclés et anéantis. Les Alliés, naturellement, cherchent à empêcher cette évasion, et la 1re Armée canadienne est affectée à cette tâche.
L'unité alliée qui réalise le plus gros de la prise du mont Ormel (côte 262) qui surplombe le col que les Allemands doivent emprunter s'ils veulent partir, est les groupements tactiques polonais de la 1re Armée canadienne. Le 19 août, ils connaissent un succès phénoménal en capturant des Allemands démoralisés sur la colline, avant d'utiliser la position pour bombarder une colonne de chars, de véhicules et d'équipements allemands de 3 km de long dans le col.
Cependant, les Polonais n'ont pas l'équipement et des munitions nécessaires pour empêcher complètement la retraite des Allemands… et certains des Allemands en retraite réussissent, à leur tour, à encercler les Polonais. Les Polonais n'ont plus les moyens de se battre et n'ont d'autre choix que d'attendre le soutien du reste de la 1re Armée canadienne. Dans la soirée du 20, avec à peine 50 balles par fusil, la situation est désastreuse et il semble peu probable qu'ils puissent tenir jusqu'au lendemain.
Heureusement, même les Allemands sont épuisés et ne font pas une dernière poussée du jour au lendemain. Le matin du 21, des munitions sont larguées pour les Polonais au sommet de la colline, ce qui leur permet de poursuivre le combat. Mais les Allemands reprennent également l'engagement et certaines unités SS réussissent même à pénétrer les défenses polonaises, faisant des prisonniers.
Mais à 14h00, après cinq heures de combats continus, les Canadiens réussissent à passer et à rejoindre les Polonais. Ce soir-là, les chars canadiens arrivent, consolident le contrôle du mont Ormel et complétent l'encerclement de la 7e Armée allemande.
En conséquence, la 12e SS Panzer Division de la 7e Armée, tant redoutée avant la bataille, a perdu la quasi-totalité de ses chars (de 500 à 10). Avec cette défaite allemande, la bataille de Normandie touche à sa fin : le seul objectif qui demeure est la libération de Paris.
Pour en savoir plus sur la poche de Falaise, consultezHistoire du Canada.
Photo principale: Chars Sherman (Crédit :Warfare History Network).