La controverse sur les missiles Bomarc
La Guerre froide a déclenché une course aux armements nucléaires tendue entre les États-Unis d'Amérique (États-Unis) et l'Union soviétique (URSS) et leurs alliés respectifs. Le Canada a souvent subi des pressions de la part de son voisin du sud pour nucléariser son armée afin de mieux protéger l'Amérique du Nord contre d'éventuelles attaques de l'Union soviétique. Cependant, le Canada a souvent hésité dans ses engagements envers les États-Unis, incertain quant à sa participation à la course aux armements nucléaires.
En 1959, le premier ministre John Diefenbaker a déclenché une controverse nationale en annulant le projet Avro Arrow. L'Avro Arrow était un avion intercepteur incroyablement rapide conçu par la société aérospatiale canadienne AV Roe Canada dans les années 1950. Dans l'intention de remplacer le projet Arrow, Diefenbaker s'est mis à répondre aux demandes formulées dans le cadre de l'accord du Commandement aérospatial de l'Amérique du Nord (NORAD). Le gouvernement conservateur a annoncé son intention d'héberger 56 missiles anti-aériens Bomarc à La Macaza, au Québec, et à North Bay, en Ontario. Abréviation de Boeing Michigan Aeronautical Research Center, les missiles Bomarc ont été conçus et fabriqués par l'industrie aérospatiale américaine. Ils pouvaient atteindre une portée de 640 km et intercepter les attaques soviétiques avant que celles-ci n'atteignent les terres industrielles canadiennes.
Dans un grave faux pas, le gouvernement progressiste-conservateur de Diefenbaker n'a pas immédiatement révélé que les missiles Bomarc étaient destinés à transporter des ogives nucléaires. Des protestations et des divisions ont éclaté lorsque les Canadiens ont découvert la nouvelle : certains ont appuyé la nucléarisation tandis que d'autres ont remis en question l'éthique et la nécessité des armes nucléaires. En fin de compte, le Canada a commencé à se retirer de ses engagements du NORAD. Sans têtes nucléaires, les missiles étaient incapables de défendre l'Amérique du Nord correctement et, par conséquent, n'étaient pas facilement disponibles pendant la crise des missiles de Cuba en 1962.
La nucléarisation croissante de l'armée canadienne en vertu des exigences de l'Organisation du Traité de l'Amérique du Nord (OTAN) a ajouté à la controverse. L'armée a acheté des chasseurs CF-104 qui étaient équipés pour transporter des munitions nucléaires. Cependant, lorsque les avions ont été déployés en Europe en 1962, le gouvernement conservateur a renoncé à utiliser les bombes nucléaires qu'ils étaient censés transporter.
L'impopularité du gouvernement de Diefenbaker a conduit à des élections en 1963. La relation de plus en plus tendue et envenimée entre Diefenbaker et le président John F. Kennedy, provoquée par des désaccords sur la nucléarisation du Canada, n'a pas aidé son cas. En avril 1963, les Canadiens ont élu le gouvernement libéral de Lester B. Pearson après qu'il ait fait campagne sur la promesse de remplir les obligations du Canada en vertu du NORAD et d'accepter les armes nucléaires. Le 31 décembre 1963, des ogives nucléaires sont livrées sur les sites de missiles Bomarc. En dehors de quelques essais (sans la tête nucléaire), les Bomarcs n'ont jamais servi.
En 1969, le premier ministre nouvellement élu Pierre Trudeau a signé le Traité international de non-prolifération nucléaire. Conformément au traité, les missiles Bomarc ont été abandonné en 1972. Deux missiles Bomarc sont toujours exposés au public, l'un au Alberta Aviation Museum à Edmonton, en Alberta, et l'autre au Musée de l'aviation et de l'espace du Canada à Ottawa, en Ontario.
Pour apprendre davantage sur la controverse sur les missiles Bomarc, lisez cet article par l'Encyclopédie canadienne.
Photo principale: Missile sol-air Boeing CIM 10B, monté sur un transporteur (Crédit : Livres d'histoire militaire par Harold A. Skaarup).