
Henri Norwest
Pendant la Première Guerre mondiale, plus de quatre mille Autochtones ont servi dans le Corps expéditionnaire canadien. Au cours de la première partie de la guerre, certains autochtones qui tentaient de s'enrôler se virent refuser l'enrôlement tandis que d'autres furent facilement accueillis. Une fois que le gouvernement a pris conscience de cette incohérence et sous la pression d’exiger davantage de soldats pour combattre outre-mer, il a décidé (1915) d’approuver officiellement le recrutement d’hommes des Premières Nations, métis et inuits. Puis, en 1917, leLoi sur le service militairea été adoptée par le gouvernement unioniste du premier ministre Borden et la conscription est devenue une loi – tous les citoyens de sexe masculin âgés de 20 à 45 ans pouvaient être appelés au service militaire. Même si les Autochtones n'étaient pas légalement citoyens à cette époque, aucune exemption ne leur était accordée et ils étaient donc tenus de servir. De nombreux individus et communautés s’y sont opposés. Après plusieurs négociationsDécret PC 111a été adoptée (1918) et les Autochtones de tout le pays ont été libérés des exigences de la conscription.
Malgré la controverse et le débat en cours, les hommes autochtones ont continué à s'enrôler et, à mesure que la guerre se prolongeait, les combats ont fait des ravages. De nombreux hommes des Premières Nations, Métis et Inuits ont été tués au combat. Mais ils avaient aussi un nouveau respect et percevaient un pied d’égalité parmi leurs pairs – ils n’avaient jamais vécu ces choses en tant que non-citoyens au Canada (et beaucoup lutteraient à nouveau contre la discrimination après la guerre). Beaucoup étaient aimés de leurs compagnons d’armes non autochtones. Leur connaissance des techniques de terrain, leur maîtrise des animaux et leurs incroyables compétences en matière de dissimulation, de pistage, de reconnaissance et de tireur d'élite les distinguaient des autres et remontaient souvent le moral.

Pierre tombale originale érigée par des membres du 50e Bataillon (Crédit : Musée virtuel canadien de la guerre).
La réalité selon laquelle les soldats autochtones servant dans le Corps expéditionnaire canadien constituaient un atout considérable est indéniable. En fait, on estime que 370 soldats autochtones ont reçu des honneurs militaires pour leurs actions au cours de la Première Guerre mondiale. Parmi eux se trouvait Henry Norwest, un artiste de rodéo métis et employé de ranch de l'Alberta.
Norwest s'est initialement enrôlé en 1915 sous le nom de jeune fille de sa mère, mais a été libéré pour mauvaise conduite avant de pouvoir quitter le Canada pour l'Europe avec ses camarades. Il s'enrôla de nouveau huit mois plus tard sous le nom de Norwest et fut affecté au 50e Bataillon d'infanterie canadienne. En France, il acquiert rapidement une réputation de tireur d'élite habile et remporte la Médaille militaire en 1917 lors de la bataille de la crête de Vimy. Ses tirs isolés ont permis de sauver un nombre important de vies canadiennes. Surnommé « Ducky », Norwest était très apprécié de ses camarades soldats.
Malheureusement, Norwest a été tué le matin du 18 août 1918 par un tireur d'élite ennemi. En représailles, un barrage d'artillerie a été lancé sur Dead Wood, où l'on savait que des tireurs d'élite ennemis se trouvaient.
L'adresse au tir légendaire de Norwest et sa capacité à se glisser derrière les lignes ennemies ont contribué à la réputation des soldats autochtones en tant que tireurs d'élite et éclaireurs de reconnaissance sans précédent.
Pour en savoir plus sur Henry Norwest, consultez leAffaires de vétéransentrée.
Photo principale:Henry Norwest « fait tourner une corde » (Crédit :Canadiana.ca).