Le raid sur Dieppe
En 1942, les nazis sont à l'apogée de leur emprise sur l'Europe continentale pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Alliés sont confrontés au défi de taille de prendre pied sur la côte afin de pouvoir combattre plus facilement un ennemi bien implanté et puissant. Bien avant l'assaut du jour J sur les plages de Normandie, les Alliés mennent un raid dangereux et meurtrier sur Dieppe qui met leur volonté et leur courage à rude épreuve. C'est un échec colossal, mais les troupes et les stratèges en tirent des leçons et améliorent leur planification tactique. Ces ajustements assurent le bon fonctionnement et la réussite des assauts alliés lancés en Afrique et en Italie. Puis, sur les plages de Normandie le jour J (6 juin 1944), l'ultime attaque côtière est lancée et moins d'un an plus tard l'Allemagne nazie est vaincue.
L'opération Jubilee, communément appelée le raid sur Dieppe, est une opération de main-d'œuvre et de libération menée le 19 août 1942 par des troupes canadiennes, britanniques et américaines. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un assaut à grande échelle, les forces alliées n'ayant ni les ressources ni la capacité de se mobiliser en masse pour quelque chose de plus grand, il est destiné à attirer les forces allemandes sur la côte française. Détourner les forces allemandes allégerait la pression sur les forces soviétiques débordées sur le front oriental. D'autres objectifs comprenaient la collecte de renseignements sur les défenses allemandes et infliger des dégâts considérables aux ports contrôlés par l'ennemi.
Les soldats canadiens sont impatients de participer au théâtre de guerre en Europe, n'ayant pas encore participé à des batailles ou à des opérations importantes, bien qu'ils se soient beaucoup entraînés. Des 6 100 soldats déployés, 5 000 sont canadiens. Parmis les régiments il y a le Royal Hamilton Light Infantry, le 14 Army Tank Regiment (Calgary Regiment), les Calgary Highlanders, l'Essex Scottish Regiment, le Toronto Scottish Regiment, le Royal Regiment of Canada, le South Saskatchewan Regiment et le Queen's Own Cameron Highlanders of Canada. Après le début de l'assaut, les Fusilierss Mont-Royal sontenvoyés aucombat pourrenforcerl'Essex Scottish.Huit destroyers et 74 escadrons aériens, dont huit de l'Aviation royale canadienne, accompagnent le raid.
Les attaques ont lieu avant l'aube pour tenter de surprendre l'ennemi. Cependant, en traversant la Manche, l'une des forces du débarquement rencontre un convoi naval allemand qui sonne l'alerte aux gardiens de la côte. Une fois sur la plage de Dieppe, les soldats canadiens se retrouvent rapidement en nombre inférieur et sous le feu de l'ennemi aucunement surpris. Cela augmente le nombre de morts et de bléssés de façon inattendue. L'attaque perd de son élan puis s'effondre. Les hommes tombent en grand nombre, les chars s'immobilisent n'étant pas adaptés pour le terrain caillouteux de la plage, les troupes reçoivent alors l'ordre de battre en retraite. De vaillants efforts sont faits pour évacuer tout le personnel des plages, pendant que les chars continuent de riposter. De nombreux membres d'équipage de chars sont morts en protégeant leurs compatriotes ou sont devenus prisonniers de guerre après la fin de la bataille.
Le raid de Dieppe a été un échec dévastateur. Le taux de pertes – blessés, faits prisonniers ou tués – était de 68 %. Sur les 5 000 Canadiens qui se sont joints à l'opération Jubilee, 916 sont morts et seulement 2 210 sont rentrés en Angleterre. Cependant, on se souvient des régiments canadiens pour leur courage dans les conditions les plus extrêmes. Deux Canadiens, le lieutenant-colonel Cecil Merritt et le capitaine honoraire John W. Foote (un aumônier qui a administré les premiers soins à plusieurs soldats à Dieppe), ont reçu la Croix de Victoria pour leurs actions pendant le raid. Tous deux ont été capturés et sont devenus prisonniers après avoir sacrifié leur propre sécurité pour protéger leurs hommes.
Bien que le coût de Dieppe soit élevé, la guerre continue. Beaucoup soutiennent que les leçons apprises à Dieppe ont évité de nombreuses pertes lors du débarquement du 6 juin 1944. Même Winston Churchill le pensait. Il a déclaré : « mon impression de Jubilee est que les résultats justifiaient pleinement le coût élevé » et que « c'était une contribution canadienne de la plus grande importance à la victoire finale ».
Lisez le Rapport préliminaire après actionproduit par le QGMC (PDF – Quartier général militaire canadien, CP Stacey) ou regardez la vidéo «Le raid de Dieppe», raconté par Alex Trebek de Jeopardy (Legion Magazine).
Pour en savoir plus sur l'ARC pendant le raid sur Dieppe, voir «L'ARC à Dieppe» (Valeur Canada).
Photo principale: Canadien mort sur la plage de Dieppe parmi des chars en ruine et abandonnés (Crédit : BAC, M#3195429).