
Opération Printemps (1944)
L'assaut canadien sur la crête de Verrières, dont le nom de code est l'opération Spring, est l'une des opérations les plus controversées de l'histoire militaire canadienne. Le 25 juillet 1944, le Black Watch, un bataillon anglophone de Montréal, subit plus de trois cents pertes en une seule journée. Les actions du major Frederick Philip Griffin, âgé de vingt-six ans, sont au centre de la controverse.
Décrit comme "un officier brillant d'un courage et d'une capacité absolument exceptionnels", le commandant subalterne de la compagnie Griffin a été nommé responsable du bataillon après que ses commandants supérieurs aient été pris dans un déluge de tirs de mitrailleuses ennemies alors qu'ils se préparaient pour la deuxième phase de l'attaque sur la crête en Normandie, France. Griffin n'avait d'autre choix que de se démener pour réorganiser son bataillon et se préparer à son rôle dans l'avancée à venir. La perte des commandants supérieurs du Black Watch a prouvé que la ligne de départ du bataillon n'avait pas été sécurisée et a obligé Griffin à retarder la deuxième phase de l'attaque. On ne sait pas si Griffin a choisi de poursuivre l'avance malgré le fait que la phase un ait échoué ou si le haut commandement lui a ordonné de le faire. Ce que l'on sait, c'est qu'à 9 h 30, Griffin et le Black Watch ont avancé sur la crête de Verrières après avoir été informés qu'ils auraient un soutien de chars et d'artillerie. Malheureusement, les chars ne sont jamais arrivés et à mesure que le Black Watch avançait, ils ont rencontré des tirs nourris de l'ennemi.
Seul un cinquième du bataillon a atteint le sommet de la crête où une position ennemie bien camouflée a été découverte. Les Canadiens surpris virent que des chars et des canons automoteurs ennemis avaient été cachés dans des meules de foin; Griffin n'avait d'autre choix que d'ordonner une retraite.
Le corps de Griffin a été découvert plusieurs jours plus tard entouré de ses camarades tombés. Sa dernière action en tant qu'officier a été d'envoyer un message à la compagnie de soutien du Black Watch leur disant de ne pas envoyer de renforts, "nous avons trop d'hommes piégés ici maintenant".
Selon les registres officiels, le Black Watch a enregistré 307 victimes en 4 jours, mais comme l'unité n'était en action que le 25, il est fort probable que le bilan montre la quantité de ce seul jour controversé. Si cette hypothèse est effectivement vraie, la perte subie par le Black Watch est parmi les pires de toutes les unités canadiennes pendant la Seconde Guerre mondiale. Le décompte total des pertes de toutes les unités canadiennes montre que l'opération Spring n'a été surmontée que par le raid de Dieppe lorsqu'elle a été évaluée en termes de pertes canadiennes d'une opération spécifique de la Seconde Guerre mondiale.

Image de gauche : Soldats lors de l'opération SPRING ; Image à droite : Major Frederick Philip Griffin (Source : BAC M#3396148; Veterans.gc.ca).
Pour en savoir plus sur l'opération Spring, consultezEnquête sur la mémoire de l'opération Spring (PDF – Canadian Military History 2012:21-2, pp. 21-32) or read Le péage de la crête de Verrières(Legion Magazine, 1er mai 1999).
Un autre résumé très détaillé de l'ensemble de l'événement, y compris les préparatifs et les conséquences, peut être lu sur CanadianSoldiers.com :Crête de Verrières – Tilly la Campagne.
Photo principale: Soldats avançant à l'aube lors de l'opération SPRING, France, 25 juillet 1944. (Crédit :BAC M#3396143).