La bataille de Ville-Marie, 1644 (Montréal)
Les débuts de Ville-Marie, maintenant devenue Montréal, ont été marqués par de fréquentes guerres et des relations tendues entre les colons français et les Iroquois (également connus sous le nom de Confédération haudenosaunee). La paix établie par Samuel de Champlain en 1622 s'est évanouie au cours des deux décennies suivantes et les tensions s'intensifient rapidement à partir de 1640 pour diverses raisons.
Par l'intermédiaire des Hollandais, implantés dans le nord de l'État de New York, les Iroquois se procurent des armes à feu, leur fournissant les moyens d'exercer des représailles aux colons français. À peu près à la même époque, le commerce des fourrures devient de plus en plus compétitive. Espérant accentuer leur influence sur ce commerce lucratif, les Iroquois augmentent leur présence militaire dans la région de Ville-Marie et mènent des raids dans la vallée de l'Outaouais en territoire algonquin. Une série de malentendus lors d'une rencontre entre Paul de Chomedey de Maisonneuve et les Iroquois fait persister les frictions.
Ville-Marie, fondée en 1642, est vulnérable aux attaques des Premières Nations. Le peuplement de Québec, plus en aval du fleuve Saint-Laurent, bénéfice d'une plus grande protection, contrairement à Trois-Rivières ou à Ville-Marie, en amont, où les colons étaient responsables de leur propre défense.
Les colons de Ville-Marie s'irritent des embuscades continuelles et sont impatients de combattre les Iroquois qui rôdent dans les bois avoisinants. Maisonneuve, le responsable des opérations militaires et des fortifications, le déconseille cependant. Il estime que les colons sont trop peu nombreux et inexpérimentés pour défier les centaines de guerriers iroquois. Le 30 mars 1644, des chiens de garde détectent la présence des Iroquois et aboient pour alerter les colons. Un groupe de 30 hommes (environ la moitié de la population masculine de Ville-Marie) s'aventure dans les bois et est pris en embuscade par une force beaucoup plus importante. A sept contre un, les colons sont immensément surpassés en nombre. Beaucoup sont blessés, et bien que les deux camps possédent des armes à feu, les colons subissent un manque de poudre à canon et se retirent. Maisonneuve, un peu plus lent à reculer, est seul et il tue un chef iroquois avec son pistolet. Le corps du chef est emporté dans la forêt achevant la bataille, mais pas le conflit qui oppose les Européens et les Autochtones.
Les guerres iroquoises ont seulement pris fin des décennies plus tard avec la signature de la Traité de la Grande Paix de Montréal en 1701.
Pour continuer à lire sur les guerres iroquoises, voir L'Encyclopédie canadienne.
L'article de Bibliothèque et Archives Canada, Nouvelle-France, explore l'histoire militaire de la Nouvelle-France.
Photo principale: Relief sur le Monument Maisonneuve à Montréal. (Crédit : Wikipédia)
Sources:
Encyclopédie canadienne. « guerres iroquoises ». Dernière modification le 31 juillet 2019. Guerres iroquoises | L'Encyclopédie canadienne
« Chomedey de Maisonneuve, Paul de », dans leDictionnaire de biographie canadienne, vol.5.
Fougères, Dany et Roderick MacLeod, éd. Montréal : l'histoire d'une ville nord-américaine. Montréal : McGill-Queen's University Press, 2018.