Née en 1963 à Ottawa, en Ontario, Michelle Douglas a obtenu un baccalauréat ès arts en droit en 1985 et s'est par la suite jointe aux Forces armées canadiennes (FAC) en 1986. La carrière de Douglas semblait prometteuse. Elle a obtenu son diplôme en tête de sa promotion en 1987 et a été lieutenant de l'armée de l'air pendant quelques années. Elle a ensuite été invitée à rejoindre l'Unité d'enquête spéciale (UES), un organisme d'application de la loi civile qui enquête sur les activités criminelles dans l'armée. Douglas a été l'une des premières femmes à se joindre à l'UES en tant qu'officier. Cependant, à cette époque, l'UES a également enquêté sur les militaires accusés d'être gais ou lesbiennes. Bien que Douglas soit une lesbienne, elle a pris la position de l'UES et a tenté de cacher son orientation sexuelle à ses collègues.
La « purge LGBTQ » a commencé dans les années 1950 et a été stimulée en partie par les inquiétudes suscitées par la guerre froide. On croyait que les personnes LGBTQ occupant des postes dans la fonction publique constituaient des risques pour la sécurité de la nation car elles étaient des subversifs sociaux et politiques et étaient vulnérables au chantage des régimes communistes. Des milliers de personnes LGBTQ occupant des postes dans la fonction publique, la GRC et les FAC ont été touchées négativement.
Quelques semaines à peine après que Douglas a pris son nouveau poste, elle a subi un interrogatoire intense par ses supérieurs sur son orientation sexuelle. Initialement, Douglas a refusé d'admettre qu'elle était gay, mais l'a fait plus tard après avoir accepté un test polygraphique. Elle a été rétrogradée puis licenciée en 1989. Son formulaire de libération mentionnait qu'elle n'était "pas avantageusement employable en raison de son homosexualité". Elle était dans l'armée depuis moins de trois ans.
En 1990, Douglas a déposé une plainte contre l'armée. L'armée a accordé 100 000 $ à Douglas. La Cour fédérale du Canada a statué que les personnes homosexuelles ne pouvaient pas être exclues de l'armée. Il s'agit d'une décision historique de 1992 qui a officiellement mis fin à la discrimination militaire contre les homosexuels et les lesbiennes et a ouvert la voie aux droits LGBTQ au Canada.
Depuis 2000, Douglas travaille pour le ministère de la Justice et fait du bénévolat pour diverses organisations défendant les droits des LGBTQ. En 2012, elle a reçu la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II pour ses contributions et ses réalisations importantes en tant que Canadienne.
Pour entendre Michelle Douglas parler de ses expériences, regardez cette série de vidéos sur Les femmes dans l'histoire canadienne par Historica Canada.
Photo principale: Michelle Douglas (Crédit : L'Encyclopédie canadienne).